Tout est dans la tête. Ou plutôt, dessus./ How (fake) head tattoos sometimes help to draw yourself up.

In olden days African hairstyles worked as indicators for a person’s rank, age class, ethnic group or marital status. When I still had hair, I had my very own hair semiology: one hairstyle = one role.

Afro:                               Angela Davis: free, rebel and disalienated
French pleat:               the businesswoman –determined and successful
Ballerina bun:             the classical dancer: romantic and dreamy
Ponytail:                       the jogger – active, but easygoing
Braids:                           the Congolese – back to the roots
Updo:                             the 50’s jazz singer –elegant and feminine
High front bun:          the teacher – having a natural authority (or at least I hope so. I wore it to impress my students…)

I didn’t care that I had never jogged in my life, the simple fact of wearing a ponytail in the morning made me feel more energetic and gave me the illusion that I potentially could be the next marathon winner. But chemo suddenly ended this “autosuggestion-by-hairstyles”-method. Being bold, I can only play one single role: the one of the cancer patient: sick and weak. (well, and the one of the neo-nazi, but I don’t think my skin tone would fit…)

But that was before I discovered that eyeliners work pretty well on bald heads. Now, every time I go out in the evening, I draw flowers or abstract figures on my head. Not only are they beautiful, they also hide the fact that my hair-loss is due to chemo!

(c)lescellulescreatives.net

Thanks to the questions and comments of people, I got to understand that in softly lit bars, these make-up drawings look like tattoos. And everyone knows that getting a tattoo on your head hurts like hell… So my hair semiology won a new sign : Bald head with (make-up) tattoo = the warrior – stylish, original and tough.

Yes, I know this doesn’t really fit to me, but the first rule in autosuggestion is to believe in it anyway!

(c) Débora Charco
(c) Débora Charco

 

Jadis, les coiffures africaines indiquaient le rang, l’ethnie, l’âge ou le statut marital d’une personne. A l’époque où j’avais encore des cheveux, j’avais, moi aussi, une sémiologie capillaire : une coiffure = un rôle.

Afro lâché
Angela Davis – rebelle et désaliénée
Chignon banane           La businesswoman – déterminée et efficace
Chignon ballerine       La danseuse – rêveuse et romantique
Queue de cheval
La joggeuse – active, mais décontractée
Mèches
la Congolaise – back to the roots
Up do
La chanteuse de jazz années 50 – élégante et féminine
High front bun avec  mèches
La prof – dégageant une autorité naturelle (en tout cas je l’espère – c’était pour impressionner mes étudiants…)
(c)lescellulescreatives.net
sémiologie capillaire…

Peu importe que je n’aie jamais fait de jogging de ma vie, le simple fait de me nouer une queue de cheval le matin me faisait démarrer la journée avec plus d’énergie et avec la ferme conviction que je pourrais potentiellement m’y mettre aujourd’hui. Or, la chimio a sonné le glas de cette méthode d’autosuggestion par la coiffure. Sans cheveux, je suis condamnée à endosser jour après jour le même rôle : celui de la cancéreuse –faible, malade et à plaindre. (bon, ou celui du néonazi -vulgaire, frustré et très con- mais je pense que mon teint de peau n’irait pas très bien avec ce rôle-là)

Mais ça c’était avant que je ne découvre les vertus du maquillage sur les têtes sans cheveux. Depuis, j’ai troqué les peignes et les pinces contre des eyeliners de couleurs, et quand je sors en soirée, je trace des dessins sur mon crâne chauve. Non seulement c’est décoratif, mais visiblement ça détourne du fait que je suis (ou plutôt que j’étais !) sous chimio ! A entendre les commentaires des inconnus, j’ai compris que sous la lumière tamisée des bars, les dessins à l’eyeliner ressemblent à des tatouages. Or tout le monde sait que les tatouages sur le crâne, ça fait très mal… Du coup, ma sémiologie capillaire a été étendue d’un signe : Crâne chauve avec (faux) tatouages : la guerrière –originale, intrépide et dure à cuire.

(c) lescellulescreatives
Anna-Magdalena (the most talented 13-year old) presenting her piece of art.

Oui, je sais que ça ne correspond pas forcément à la réalité. Mais le principe de l’autosuggestion c’est d’y croire quand même.

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