J’ai appris hier que Lisa Berg était morte… Lisa Berg était une violoncelliste luxembourgeoise qui se battait contre une leucémie. Je ne l’ai jamais rencontrée, mais c’est la première personne dont j’ai parlé sur « lescellulescreatives » : elle avait son violoncelle avec elle à côté de son lit d’hôpital et expliquait au journaliste comment continuer à jouer l’aidait à surmonter la maladie.
J’ai appris sa mort à travers les messages facebook et les médias luxembourgeois, qui ont dit qu’elle avait « perdu son combat contre le cancer. » J’ai trébuché sur cette périphrase/litote/formule toute faite, que j’ai régulièrement entendue lors de la mort de ma mère et d’autres morts suite à des cancers. Elle est d’ailleurs la suite logique de la métaphore filée de la maladie comme ennemie et des traitements comme combat. Je la comprends donc, et pourtant elle me fait mal. Car NON, la mort n’est pas une défaite !
On peut mourir et pourtant avoir gagné le combat contre le cancer. C’est ce qu’a fait ma mère, qui malgré sa tumeur au cerveau est restée une amoureuse passionnée de la vie, qui quelques semaines avant son décès, faisait encore une croisière avec mon père, qui –alors qu’elle ne pouvait plus parler- continuait à chanter avec des amis qui lui rendaient visite, qui n’a jamais laissé le cancer détruire qui elle était. Chers journalistes, je comprends à travers vos beaux reportages que Lisa n’a jamais cessé de faire de la musique, qu’elle s’est engagée personnellement et artistiquement pour sensibiliser le public au cancer et plus particulièrement aux dons de moelle osseuse, je sais également que c’est elle et son combat qui m’ont inspirée à ne jamais arrêter de danser malgré le cancer, qu’elle nous a montré à tous qu’on peut créer et continuer à s’exprimer artistiquement malgré/contre/avec la maladie, je vois également à travers les nombreux commentaires que sa force et sa détermination ont redonné courage à des milliers de Luxembourgeois malades et non-malades : je me permets donc d’affirmer –sans la connaître- qu’elle a gagné son combat contre le cancer ! Et que ce n’est pas la mort qui pourra lui ôter cette victoire.
Lisa Berg was the first person I wrote about on my blog. She was a young Luxembourgish cellist battling against leukaemia and explained how playing music helped her to cope with the illness.
Yesterday I saw on the Luxembourgish media that she died… They said, she had “lost her battle against cancer”. I know that expression from when my mother died of brain cancer. “Loosing against cancer” sounds less harsh than “dying of cancer” and it completely makes sense, as we tend to see the illness as an enemy and treatments as a fight. So, I do understand that expression, but I still hate it. Because, NO death is NOT a defeat!
One can die and still win against cancer. That’s what my mother did. Despite her tumour she kept being passionately in love with life, she kept travelling with my father, she kept singing with her friends on her hospital bed, even though she couldn’t speak nor think properly anymore, and a few weeks before she died, she learned to walk again in order to come home to my father (she was actually running up and down the stairs to my father’s despair); cancer may have taken her life, but it never succeeded in destroying who she was.
So, dear journalists, I don’t know Lisa personally, but I ought to doubt that she “lost” her fight against cancer. Through your beautiful reportages, I learned that she never stopped playing music and that she was personally and artistically committed to sensitize the public to cancer and particularly to bone marrow donations; I also know that it was her that inspired me never to stop dancing in spite of cancer, that she showed me and many others that we could create and live our art despite/ against/with our illness, and I discovered through the many commentaries on facebook that her force and determination empowered thousands of people never to give up: that’s why, in my eyes, she won against cancer. And death will not take this victory from her.