Il y a cinq ans, un mois et quelques jours ma mère est morte, emportée par une tumeur au cerveau. L’automne était sa saison préférée, c’est désormais celle que j’aime le moins. Mais tous les automnes, depuis sa mort, je suis allée dans la forêt -son endroit favori, après son jardin- et j’ai tenté de communiquer avec elle en danse. J’ai filmé certaines de ces « conversations » (ok, c’était plutôt des monologues…) et cette année -cinq ans après l’avoir enterrée- j’inaugure la section « résilence créative » de mon blog à travers cette vidéo… (Le texte est le discours que j’ai écrit pour son enterrement.) Daat hei ass fir dech, Mama ❤
Five years ago, in autumn 2015, my mother died of a brain tumor. Autumn had always been her favorite season – since her death it is the one I like the least. But since her death, I go to the forest – her favorite place with her garden – every autumn, trying to see its beauty through her eyes and to communicate with her through dance. I filmed some of these « conversations » (they’re rather monologues, though) and this year – five years after we buried her- I finally decided to do sth with these fragments. (The text is the speech I gave on her funeral). Who knows, maybe that means I am finally start my mourning process… ?
J’ai appris hier que Lisa Berg était morte… Lisa Berg était une violoncelliste luxembourgeoise qui se battait contre une leucémie. Je ne l’ai jamais rencontrée, mais c’est la première personne dont j’ai parlé sur « lescellulescreatives » : elle avait son violoncelle avec elle à côté de son lit d’hôpital et expliquait au journaliste comment continuer à jouer l’aidait à surmonter la maladie.
J’ai appris sa mort à travers les messages facebook et les médias luxembourgeois, qui ont dit qu’elle avait « perdu son combat contre le cancer. » J’ai trébuché sur cette périphrase/litote/formule toute faite, que j’ai régulièrement entendue lors de la mort de ma mère et d’autres morts suite à des cancers. Elle est d’ailleurs la suite logique de la métaphore filée de la maladie comme ennemie et des traitements comme combat. Je la comprends donc, et pourtant elle me fait mal. Car NON, la mort n’est pas une défaite ! Lire la suite Non, la mort n’est pas une défaite. (timide hommage à Lisa Berg)// On how you can die and still win the fight against cancer.→
Presque un an jour pour après que ma mère a été emportée par le cancer, mon père me donne l’occasion de nourrir enfin la rubrique « résilience créative » en interprétant sa version de « Ma solitude » de Moustaki rebaptisée pour l’occasion « Ma simi-tude » en l’honneur de ma mère appelée Simi. Je t’aime papa!
Exactly one year after a brain tumor killed my mother, my father gives me an occasion to finally start the « résilence créative »-section of my blog by interpreting his version of a French song called « Ma solitude » (« my loneliness ») and changing the lyrics to « Ma Simi-tude » in honor of my mum who was called Simi. I love my dad!
Créer un « après-maman ». Rebâtir un quotidien dans lequel elle n’est plus. Inventer des façons de la garder vivante, sans en faire un fantôme. Donner un sens à l’insensé. Ou accepter qu’il n’y en ait pas. Remplir l’insoutenable vide. Saisir l’incompréhensible absence et respirer quand même.
Continuer à vivre quand l’autre est mort requiert une perpétuelle créativité…