One year after we shot « Iridescence », the dance clip about cancer and creativity has won four prizes (best dance video and best music video) and been selected in quite a few festivals. PAMA (Paris Arts and Movie Awards was the first, where I actually could go to the awards ceremony, so I’d like to share this moment with you:)
Q&A at the Paris Arts and Movie Festival (the video is in French but the text is in English). Thank you, Pama Team!
Un an après le tournage du clip de danse « Iridescence » dans lequel je célébrais le pouvoir de la créativité pour faire face au cancer, la vidéo a gagné quatre prix (« best dance video » et « best music video ») et a été sélectionnée à plusieurs festivals.
PAMA (Paris Arts and Movie Awards) était le premier où j’ai pu me rendre à la remise les prix, du coup je ne résiste pas à la tentation de partager ce moment (en l’occurrence les questions-réponses à la fin de la projection) avec vous! Merci à toute l’équipe de PAMA!
Vu que le stress m’a fait perdre les mots (et qu’en plus mon élocution laisse à désirer) je publie également la note d’intention du film. (ce sera plus clair…;)
« Un mois avant mon trentième anniversaire, j’’ai appris que j’avais un cancer du sein. Vingt-cinq ans de danse, dont plusieurs de formation professionnelle, avaient fait de mon corps un instrument de travail et un moyen d’expression privilégié – d’un jour à l’autre, le cancer l’a changé en une enveloppe étrange et hostile. Chaque intervention (tumorectomie, mastectomie, conservation ovarienne, chimio, radio etc.) le transformait en un objet médical. Au fur et à mesure que les traitements avançaient, il devenait de plus en plus un terrain de bataille où s’affrontaient le cancer et les médecins, et où je n’avais plus ma place.
Iridescence est un solo chorégraphique inspiré de cette époque de ma vie. Le solo est dansé sur un morceau spécialement composé pour l’occasion par Christopher Biribauer. La pièce explore le pouvoir de l’art comme échappatoire à la maladie. Elle pose la danse comme une façon de se réapproprier un corps malade, d’habiter un corps en souffrance et d’accepter un corps estropié. Il s’agit de montrer qu’un corps malade, amputé et ne correspondant plus à la norme peut être générateur de beauté. Dans cet esprit, il est pour moi important de montrer les marques de la maladie – mastectomie, cicatrices. Le solo célèbre le mouvement dansé comme un hommage à la vie, mais aussi comme un instrument qui sublime le corps malade à travers la production du beau.
« Iridescence » est pensé comme une suite de et une réponse à « hospital improvisation», tournée en janvier 2016 à l’hôpital. Cette dernière vidéo était née d’un moment d’abattement et de colère, alors que Iridescence est une pièce positive, traversée par la force que j’ai puisée dans la danse, le chant et l’écriture ces derniers mois. Elle est nourrie par la gratitude envers les personnes qui m’ont entourée pendant mon cancer. Elle est dédiée au personnel soignant, à mon entourage, ainsi qu’à mes professeurs de danse et de chant. Elle s’adresse aussi bien aux malades qu’à toute personne pensant que l’art permet de transcender le désespoir et célébrer la vie avec toutes ses facettes. »